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← articles plus anciens 02 février 2012 l’acteur égyptien adel imam condamné pour « diffamation envers l’islam » l'acteur égyptien adel imam en 2006 les révolutionnaires égyptiens auraient-ils définitivement perdu leur bataille pour la liberté ? dans l’egypte post-moubarak, la liberté d’expression semble en effet plus que jamais mise à mal. l’acteur égyptien adel imam, monstre sacré du cinéma arabe, a été condamné jeudi 2 février à trois mois de prison par un tribunal du caire pour « diffamation envers l’islam ». que lui reprochait donc asran mansour, un avocat proche des islamistes, l’auteur des poursuites en justice ? non pas des propos tenus récemment contre la religion musulmane, mais des rôles joués à l’écran comme à la scène il y a 10 à 20 ans de cela. aux nombres des œuvres incriminées figurent en effet le film al-irhabi (« le terroriste ») réalisé en 1994 et dans lequel adel imam joue le rôle d’un musulman fondamentaliste, et la pièce de théâtre al-zaim (« le leader ») , une comédie créée en 1985 dans laquelle il tourne en dérision les leaders autocratiques de la région. extraits du film le terroriste de nachaate abdelati f, avec adel imam or, ce qui a fait le succès de adel imam et la longévité de sa carrière (plus d’une centaine de films et une dizaine de pièces de théâtre) est bel et bien le sarcasme qui s »exprime dans les différents rôles qu’il a incarnés à l’encontre des leaders et des religieux. pour le haut-commissariat des nations unies pour les réfugiés (hcr), qui l’a choisi comme ambassadeur de bonne volonté en 2000, c’est pour ses rôles dans lesquels il incarnait l’injustice subie par les petites gens que « adel imam est devenu un symbole pour les gens, promouvant la tolérance et les droits de l’homme dans le monde arabe ». [sa biographie sur le site de l’unhcr ] le caractère diffamatoire de ces œuvres n’avait d’ailleurs pas alerté les sbires de la censure d’etat, qui contrôlent pourtant scrupuleusement toutes les productions culturelles diffusées en egypte. « tous les films ou pièces de théâtre dans lesquels j’ai joué ont été soumis à la censure. si celle-ci les avait jugés diffamatoires, elle les aurait interdits » , s’est défendu m. imam. l’immeuble yacoubian , un film de marwan hamed, inspiré du roman de alaa al-aswani, avait reçu en 2006 le grand prix de l’institut du monde arabe (ima). les islamistes n’en sont pas à leur première attaque à l’encontre de la star de 71 ans. celui que l’on désigne souvent comme le charlie chaplin du monde arabe a, par le passé, été impliqué dans plusieurs affaires de justice avec les islamistes qui considèrent son travail comme blasphématoire. lors d’un débat télévisé en 1998, adel imam avait ainsi eu une discussion très tendue avec trois islamistes des frères musulmans, qui dominent aujourd’hui le parlement égyptien. mais, cette fois, la justice égyptienne s’est mise du côté des islamistes, en rendant une sentence pour le moins sévère. et, qui pourrait mettre à mal la liberté d’expression dans l’egypte post-moubarak. adel imam n’a toutefois pas dit son dernier mot. « je vais faire appel de la sentence » , a-t-il dit. « certaines personnes cherchant la gloire m’ont intenté un procès pour certaines de mes prestations qu’elles considèrent comme insultantes pour l’islam, et cela n’est évidemment pas vrai » , a ajouté adel imam. publié dans egypte | marqué avec adel imam , cinéma , egypte , révolution | 150 commentaires 26 janvier 2012 les syriennes montent au front http://youtu.be/v-g94iqtrf0 communiqué de la formation de l’unité khawla bint al-azwar pour les femmes à deraa, province du hauran, le 25 janvier 2012. vêtues de noir, le visage masqué et la kalachnikov à la main, six femmes se présentent devant la caméra dans une posture guerrière. originaires de deraa, une ville de la province du hauran située au sud-ouest de la syrie, elles ont annoncé mercredi 25 janvier la formation de leur unité. l’unité khawla bint al-azwar, du nom d’une combattante des premiers temps de l’ère islamique. la première unité féminine à rejoindre l’armée syrienne libre, composée des déserteurs des forces de sécurité syriennes qui protègent les manifestants et mènent la lutte armée contre le régime de bachar al-assad. l’image peut faire sourire. et pourtant, le rôle des femmes dans la révolte qui fait rage en syrie depuis le 15 mars 2011 n’est plus à démontrer. et ce, même si elles sont moins visibles que les manifestantes des révoltes tunisienne, égyptienne ou même yéménite. pour éviter les arrestations, les tortures et les viols, elles sont souvent cantonnées à l’arrière : à organiser les manifestations, s’occuper des blessés, préparer les banderoles et les drapeaux ( en vidéo ). elles forment des cercles de solidarité pour collecter de l’argent, des kits médicaux, de la nourriture et d’autres biens pour les familles victimes de la répression. certaines organisent de petites manifestations chez elles, qu’elles diffusent sur la toile pour exprimer leur pleine solidarité au mouvement ( en vidéo ). d’autres vont au devant des observateurs de la ligue arabe pour les intimer à venir à la rencontre des habitants. militantes, épouses, mères, sœurs, connues ou anonymes, elles sont de plus en plus nombreuses à participer au soulèvement, note rima allaf, chercheur à la chatham house à londres, sur le site bitterlemons . de toute manière, poursuit-elle, « la répression meurtrière ne fait aucune distinction entre femmes et hommes, enfants et adultes. il y a égalité dans l’oppression comme dans la souffrance « . les syriens gardent en mémoire ces trois femmes abattues froidement début mai 2011 à banias. des manifestations avaient été organisées en leur mémoire et celle des femmes victimes de la répression. marche des femmes de daria, le 14 janvier 2012 en dépit des risques, les femmes continuent à organiser leurs manifestations pour soutenir les victimes et réclamer la libération des prisonniers. a l’instar de cette marche (ci-dessus) organisée par des femmes à daria, dans la région de damas, pour réclamer la libération de leurs proches détenus par les forces de sécurité. le visage masqué derrière un voile et des lunettes noires, elles ont organisé une procession silencieuse, avec pour seules armes des pancartes et des photos de leurs proches. sur l’une d’elles, on peut lire en français, « gilles jacquier est dans nos coeurs » . les icônes de la révolution aux côtés de toutes ces syriennes anonymes, certaines personnalités politiques et culturelles se sont également engagées dans la lutte contre le régime. publiquement, de gré ou par la force des choses. certaines figures traditionnelles de l’activisme politique, comme souheir al-atassi, catherine al-talli ou razan zeitouneh, ont toujours ouvertement défié le régime. elles ont ainsi naturellement été en première ligne du soulèvement. souheir al-atassi s’adresse aux manifestants de homs le 11 décembre 2011 (al jazira, en arabe) un engagement qui a un coût. après sept mois passés dans la clandestinité, souheir al-atassi a choisi de fuir la syrie. fille d’un opposant nationaliste arabe de renom, le d r jamal atassi, elle accueillait à son domicile depuis 2000 les réunions du « forum jamal al-atassi pour le dialogue démocratique », un cercle d’opposition initié par les socialistes arabes, partisans de l’union arabe. dès le début de la révolte syrienne, elle va jouer un rôle actif dans la structuration du soulèvement. ce qui lui vaudra d’être condamnée à mort par le régime en avril 2011 et traquée par ses services de renseignement. récemment réfugiée en france, elle a accordé un long entretien au site mediapart (article en édition abonnés). c’est aussi en france que s’est réfugiée l’écrivaine et journaliste syrienne, samar yazbek. son ralliement aux manifestations de damas en février 2011 a marqué les esprits, notamment du fait de son appartenance à la communauté alaouite, majoritairement soudée derrière la famille assad. le texte qu’elle publie alors « en attendant ma mort » fait